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Photo du rédacteurJacques Warmel

« Heineken doit maintenir toute sa production »

La troisième réunion qui aura lieu jeudi entre syndicats et direction, suite à l’annonce de la fermeture de la brasserie de Schiltigheim le 15 novembre 2022, risque d’être tendue. « Pour l’instant, nous n’avons contesté que les arguments de la direction justifiant la fermeture du site de Schiltigheim. Il n’était pas question d’accepter la disparition de l’usine et la perte de 220 emplois », a déclaré le délégué CGT, Didier Deregnaucourt. Les représentants de Heineken veulent aller de l’avant avec leur plan de fermeture du site et de licenciements le plus rapidement possible. « Ils nous appellent tous les jours pour nous forcer à négocier, expliquant que les salariés sont en colère et veulent savoir ce qu’il adviendra d’eux quand la brasserie fermera dans trois ans. C’est le monde à l’envers : la direction prétend représenter les salariés », ironise le syndicaliste.

Dans le long bras de fer qui s’annonce, l’intersyndicale CGT-FO-CFDT explique que l’analyse critique des arguments de la direction pour fermer le site jouera un rôle déterminant dans les futures négociations. Selon les représentants du personnel, ni l’augmentation du coût de l’énergie et des transports, ni le vieillissement des équipements, ni l’enclavement du site dans l’environnement urbain ne suffisent à justifier la fermeture d’un site industriel. l’histoire et la perte soudaine de 220 emplois. « Heineken doit maintenir l’intégralité de sa production sur le site de Schiltigheim, et le groupe doit rapatrier une production délocalisée ailleurs », clame Dorothée Unterberger, déléguée CGT de l’union des syndicats des travailleurs de l’agroalimentaire du Bas-Rhin. La brasserie Espérance à Schiltigheim a été le premier site français acquis par le brasseur néerlandais en 1972, qui y produit sa propre marque depuis 1979. Les salariés ne comprennent pas pourquoi ce fleuron devrait disparaître au profit de la Marcq-en-Barœul, en la banlieue de Lille, et celle de Marseille.

Selon les syndicats, ces deux autres sites du groupe Heineken en France devraient bénéficier de 100 millions d’euros pour l’implantation de lignes de production suite à l’abandon du site alsacien. Seule une microbrasserie serait maintenue à Schiltigheim, employant 50 salariés pour produire 10 000 hectolitres de bière Fischer Tradition, une bière alsacienne créée au XIXe siècle. « Au vu de ce que la marque a gagné en Alsace, Heineken a les moyens d’investir ici, explique Didier Deregnaucourt.

Des experts du comité social et économique de Heineken entreront en scène pour évaluer les conséquences d’une fermeture. Au-delà des enjeux économiques, la disparition du dernier fleuron de l’industrie brassicole dans la « Cité des brasseurs », où 3,5 millions d’hectolitres de bière sont encore produits chaque année, serait un mauvais signal pour l’économie de la métropole strasbourgeoise. Les élus locaux défendent le maintien de Heineken à Schiltigheim, même si des sources indiquent que la recherche de partenaires industriels pour le site a déjà commencé. La production devrait reprendre à la brasserie Espérance après la réunion patronale-syndicale de jeudi.


11/01/2023, les articles de presse rassemblés et relayés par Patrice LEVANNIER



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